Page 12 - Vanuatu / Poitou
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                 Têtes de sainte Catherine
                 et de saint Biroutin
                 Certaines reliques (parfois appelées
                 « chefs ») concernent la tête, le crâne de
                 Bienheureux, souvent martyrs. Mais des
                 éléments sculptés récupérés, ou ayant une
                 forme suggestive, ont pu être considérés
                 comme des têtes de saints. Les cultes qu’on
                 leur rend semblent parfois plus anciens. Le
                 montage représente à gauche la « tête de
                 sainte Catherine » (mur de la ruelle Sainte-
                 Catherine, Confolens, 16), censée aider aux
                 unions, et à droite celle de saint Biroutin
                 (au-dessus d’une porte de grange, Saugé,
                 86), dont le nom indique bien le pouvoir
                 (mais les étudiants y viennent aussi avant
                 leurs examens). Vraie ou fausse, la tête
                 divinisée implique un pouvoir particulier.
                 © Cl. et coll. J.-L. Neveu.
















                                                  Moulage mortuaire du Maréchal     Crâne surmodelé
                                                  De Lattre de Tassigny             Pour les ancêtres d’une importance
                                                  L’usage du masque mortuaire, réalisé   reconnue, la tradition du Vanuatu pratiquait,
                                                  sur le visage même du défunt, ne se   une fois le crâne décharné, un modelage
                                                  pratique guère que pour les personnages   censé reproduire les traits du défunt, munis
                                                  d’importance, notamment militaires. Il   d’yeux artificiels et peint. Le tout était
                                                  permet de garder « éternellement » une   placé sur un mannequin de taille humaine,
                                                  copie très réaliste du disparu, néanmoins   le rambaramb, et placé dans le nakamal,
                                                  « désincarnée » par la couleur unie, et   lieu rituel par excellence. Cette pratique a
                                                  caractérisée par l’impression de repos   disparu depuis longtemps mais ces objets
                                                  souvent exprimée. Ce genre d’hommage   au pouvoir évocateur fort, sont devenus,
                                                  permet de ressentir, avec la physionomie,   à tort ou à raison selon qu’on considère
                                                  la force et les talents d’ancêtres glorieux.  leur caractère sacré éteint ou non, des
                                                  © MSO.                            œuvres d’art dans les musées. © MMP.
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