Page 15 - L'Armée sur les planches
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Outre le répertoire vocal, la musique instrumentale militaire, notam-
ment dans sa facture, constitue également un témoin de son époque. En
effet, les évolutions techniques et technologiques des instruments de mu-
sique sont un marqueur temporel indéniable.
C’est par exemple le cas lorsqu’on observe les formations en usage
pendant le XIX siècle. Au début de ce siècle, la facture des cuivres était peu
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évoluée et ces instruments étaient non seulement d’une sonorité approxi-
mative, mais également d’une grande difficulté de jeu. En conséquence,
le rendu musical des orchestres de plein air était peu satisfaisant. Pour
y remédier, il fut question dès 1830, d’une réforme des musiques mili-
taires, sous l’impulsion de plusieurs artistes et compositeurs, dont Hector
Berlioz (cf. Kastner, pp. 222-223), et portée par le Général de Rumigny.
Ce dernier rencontra Adolphe Sax à
Bruxelles à l’été 1841 et lui laissa
entendre qu’il aurait une opportunité
de valoriser ses inventions auprès de
l’armée française dont les musiques étaient
en pleine réforme. Tandis qu’Adolphe Sax
s’installait à Paris en octobre 1842 et faisait
connaître ses inventions de saxhorns puis de
saxophones, qui furent intégrées
aux formations militaires par
l’ordonnance de 1845, d’autres inventions
furent également proposées, comme le trom-
bone à 6 pistons, vite abandonné compte tenu
de la difficulté d’en jouer.
Saxhorn, à partir de 1931, laiton.
Coll. MSO n° inv. 2009.0.132
Appartenant à la famille des « cuivres », ce saxhorn est en laiton comme
la plupart des instruments de cette famille. Cet instrument a été fabriqué
par la maison Couturier, fondée en 1812, qui change de nom et de
propriétaire régulièrement courant XIX siècle. Ce saxhorn a été fabriqué
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après 1931 à Lyon par les derniers repreneurs de la fabrique de « cuivres »
comme nous le montre l’inscription « Gaillard et Loiselet ».
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