Page 2 - Le Bataillon français de l'ONU en Corée
P. 2
Le bataillon français de l’ONU en Corée,
1950 – 1953
En février 1945, lors de la conférence de Yalta, les Etats-Unis, l’URSS et le Royaume
Uni se partagent le contrôle du monde. Pour inciter les Soviétiques à entrer en guerre
contre le Japon, le président Roosevelt est contraint de céder la moitié de la Corée à
Staline. Le pays est divisé à hauteur du 38 parallèle. En 1948, la Corée du Nord, équipée
e
et soutenue par l’URSS, déclare exercer sa souveraineté sur l’ensemble du pays.
Le 25 juin 1950, le dirigeant communiste Kim-Il-Sung lance ses troupes, bien
armées et préparées, à l’assaut de la Corée du sud. Le 28 Séoul est aux mains des Nord
Coréens. La veille l’ONU avait condamné cette agression et le 7 juillet elle confie, par sa
résolution 84, le commandement d’une force onusienne aux Etats-Unis. Partant de la poche
de Pusan où étaient acculés les restes de l’armée sud-coréenne, les Américains contre
attaquent victorieusement.
Dès le 22 juillet 1950, la France décide de participer, aux côtés des 15 autres
nations engagées, à ce qui sera la seule action offensive de l’ONU à ce jour. Un bataillon
de type U.S. est mis sur pied au camp d’Auvours dans la Sarthe. Il incorpore un peu plus
de 1 000 hommes, uniquement sur volontariat, et débarque le 29 novembre 1950 à Pusan
pour être équipé et se former sur matériel américain. Le 11 décembre 1950 il est incorporé
au 23 régiment d’infanterie de la 2 division US « Indianhead » (tête d’indien), créée en
e
e
France durant le dernier conflit mondial. Entre temps, Séoul est retombée aux mains des
communistes renforcés d’unités chinoises.
Le bataillon des volontaires français sera de toutes les batailles et gagnera très
rapidement l’estime et le respect de ses camarades d’outre-atlantique. Pour n’en citer que
quelques unes : Twin Tunnels, Chipyong-Ni (où encerclé par 4 divisions les Frenchies ga-
gnent leur deuxième citation américaine), Crèvecoeur et Arrowheads (25 000 obus chinois
reçus sur les positions françaises en deux jours). Son engagement intense impose l’envoi
régulier de volontaires pour combler les rangs qui s’éclaircissent.
Trois mois après les accords de cessez-le-feu, ramenant le pays à sa situation
géographique originelle autour du 38 parallèle, les volontaires français s’embarquèrent
e
pour l’Indochine.
Avec 280 tués au combat, 7 disparus, 12 prisonniers et 1350 blessés, le bataillon
français de l’ONU en Corée aura montré un courage héroïque en luttant dans des condi-
tions climatiques parfois extrêmes allant jusqu’à l’affrontement à la baïonnette, voire à
mains nues.
Combattants oubliés, ils payèrent un lourd tribut à la préservation de la liberté des
sud-Coréens qui leur en seront à jamais reconnaissants.
« Ceux du Bataillon français pourront dire aux vieux de
14-18 qu’ils ont vécu quelque chose qui valait Verdun »
Création : ENSOA/Com 73-2011
Général Monclar