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V Vers les indépendances s
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Au milieu des années 1950, avec le développement du mouvement mondial en faveur des indépendances des anciennes colonies européennes, le processus de décolonisation apparaît inélucta-
ble et la loi-cadre de 1956 accorde une plus grande autonomie politique aux pays africains. Pour préparer cette échéance dans le domaine de la Défense nationale, les autorités françaises
accélèrent la formation des meilleurs sous-officiers africains et malgaches afin de constituer une élite militaire apte à prendre en charge le destin des armées nationales, néanmoins appelées à
évoluer dans le cadre d'accords de défense et de coopération établis avec l'ancienne " mère patrie ". L'EFORTOM - École de formation des officiers ressortissants des territoires d'outre-mer - est
créée à Fréjus en octobre 1956. Jusqu'en 1965, elle accueille huit promotions totalisant 293 élèves officiers de 15 pays. La plupart des premiers chefs d'état-major du continent africain et quatre
futurs présidents sont issus de ses rangs. En 1964, quelques mois avant que ne ferme l'école, le dernier bataillon de soldats africains des troupes de marine est dissous. Au cours de cette ultime
prise d'armes, après avoir passé les troupes en revue, le colonel déclare : " […] Africains, mes frères de la "coloniale", c'est à moi qu'échoit l'honneur de vous dire adieu. […] Mais ne croyez
pas que nous vous oublierons. […] Même si l'oubli était possible, les 3 800 tombes des Sénégalais "morts pour la France" sur les 6 700 des seuls cimetières de Fréjus, rappelleront à nos fils
que vous avez mérité d'être nos frères… " En janvier 1965 sont libérés les derniers hommes. En août 1964, ils étaient 9 010 : 806 sous-officiers et 8 204 hommes du rang.
Les postes de hautes responsabilités occupés par beaucoup de ces officiers après 1958 et encore aujourd'hui dans leurs pays témoignent à la fois de la qualité de l'enseignement dispensé alors à
Fréjus et du rôle transitoire, certes, mais déterminant de l'EFORTDM : général Mathieu Kerekou, promotion de la Communauté (1958-1960), président de la République du Bénin ; Moussa
Traoré, promotion Chasselay-Montluzin (1961-1963), Niger ; André Kolingba, promotion Saint-Exupéry (1961-1964), République Centrafricaine ; Seyni Kountché, promotion de la
Communauté, (1958-1960), président de la République du Niger de 1974 à sa mort.

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