Page 60 - Force Noire
P. 60
Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:42 Page 58
l
l
u
e
i
i
t
a
r
r
a
r
l
é
g
-
n
é
-
r
é
P
" " Président-tirailleur-général " "
s
n
t
e
i
d
Les tirailleurs vivent diversement leur retour à la vie civile. Pour les " volontaires forcés " comme pour les engagés, la joie du retour est bientôt éclipsée par une certaine amertume et le décala-
ge avec leur société d'origine. Souvent en butte à la méfiance ou à l'hostilité déclarée des autorités et des chefs locaux qui les jugent " trop arrogants ", beaucoup se réadaptent difficilement à
l'organisation sociale et même à l'ordre colonial, en dépit du fait que bon nombre d'emplois dans l'administration leur sont en principe réservés. Au moment des indépendances, sans en avoir fait
vraiment le choix, la plupart des tirailleurs sont versés dans leurs armées nationales, perdant de fait la nationalité française et les avantages afférents. En revanche, pour les plus déterminés
d'entre eux, c'est une occasion unique de progresser dans les nouvelles hiérarchies des jeunes États. À la fin des années 1960, la gestion contestée de certains élus des jeunes nations africaines
conduit les militaires, parfois à la suite de coups d'État, à prendre le pouvoir. Ainsi, sur les quatorze pays des anciennes AOF et AEF, sept ont été un temps dirigés par d'anciens tirailleurs ou
d'anciens officiers indigènes de l'armée française. Gnassingbé Eyadema, qui dirige le Togo de 1967 à 2005, est un ancien d'Indochine et d'Algérie. Jean Bédel Bokassa, président à vie, puis
empereur de Centrafrique a été caporal dans un bataillon de marche de la France libre puis officier en Indochine, et le président Lamizana, du Burkina Faso, lieutenant de tirailleurs.
Le général Mathieu KEREKOU, président de la République du Bénin et ancien de l’EFORTDM visite à deux reprises le musée des troupes de marine.