Page 6 - Sur un air militaire
P. 6

09_0218_MEP 01-18.qxp:Mise en page 1  15/09/09  09:24  Page4






                 Il se développe une nostalgie chez de  d’Avord dans le Cher. Tout au long du
                                                      e
                 nombreux élèves ou stagiaires après  XX siècle, les infrastructures militaires
                 leur passage à Saint-Maixent-l’Ecole et  ne cessent de croître. La place manque,
                 cela était d’autant plus vrai lorsque les  les quartiers se multiplient jusqu’à oc-
                 formations étaient longues. Les paroles  cuper une grande partie des terrains
                 des chansons écrites avant la Seconde  communaux.
                 Guerre mondiale en témoignent.     La particularité des emprises militaires,
                                                    à Saint-Maixent, est le morcellement de
                                                    celles-ci. Le quartier Marchand ne suffit
                                                    plus, le quartier Coiffé, actuel cœur de
                                                    l’école, se développe à partir de la Pre-
                                                    mière Guerre mondiale par la construc-
                                                    tion d’un hôpital puis par des bâtiments
                                                    destinés aux élèves dans les années 20
                                                    (actuel 4 bataillon).
                                                           e
                                                    Le quartier Canclaux abrite, jusqu’en
                                                    1914, l’Etat-major et un bataillon du
                                                    114 régiment d’infanterie. Le quartier
                                                       e
                                                    Varaize, quartier de cavalerie, devient
                                                    la caserne Denfert-Rochereau (haut et
                                                    bas) coupée par la rue de la Marne.
                                                    L’école d’application de l’infanterie s’y
                                                    installe en 1951.
                                                    Le départ de l’E.A.I. à Montpellier, en
                 Carte  postale,  Musique  du  114 e  régiment   1967, conduit l’institution militaire à
                 d’infanterie, vers 1900. (14×9 cm)
                 Coll. Musée du Sous-Officier, inv. 2009.0.144  abandonner la caserne Denfert (les
                 La  carte  postale  porte  la  mention  «  18.  Camp  de  actes administratifs municipaux des 14
                 Briord. – Vue de Poitiers – Musique du 114 e Régiment
                 d’Infanterie, de St-Maixent ». L’éditeur est J. Nauche.  et 20 novembre 1972 mettent fin au
                 Les musiciens du 114 e R.I., au repos, sont disposés en  prêt de la caserne Denfert haut, bien
                 arc de cercle autour du chef de musique et semblent  appartenant à la ville dont l’armée avait
                 l’écouter.  A  l’arrière,  des  militaires  assistent  à  la
                 représentation.                    la jouissance, et échange Denfert bas
                                                    ainsi qu’une maison contre 17 hectares
                 Cette présence importante de militaires  de terrains de manœuvre). Il en va
                 au cœur de la commune marque       de même pour le bâtiment du
                 considérablement les rapports entre   « presbytère ». Ce dernier (devenu
                 le monde civil et la communauté des  centre administratif de la mairie en
                 militaires à Saint-Maixent. L’école   1976), accueillait des salles de cours
                 militaire s’installe au sein du quartier  techniques (armement,…).
                 Marchand, de taille modeste, à partir  L’actuel quartier Largeau, résidence du
                 de 1888. Pour cela, le château fort de  général commandant l’E.N.S.O.A., était
                 la ville, dont la construction remontait   le cercle des officiers.
                 à 1224, est détruit. Force est de  Le morcellement des quartiers
                 constater l’originalité de cette garnison  conduisait les militaires à sillonner
                 qui ne suit pas le modèle établi sous la  la ville en permanence. Ainsi, les
                 III République avec, en général, la  habitants croisaient toute la journée
                   e
                 construction de vastes casernes en   des groupes d’hommes en uniforme.
                 périphérie des centres historiques   Les jeunes filles observaient pour leur
                 (Poitiers, Angoulême,…) où les     plus grand plaisir ces jeunes et
                 militaires vivent en autarcie.     fringants militaires. Les chants de la fin
                 Le général-marquis Gaston de Galliffet  du XIX siècle traduisent bien cela.
                                                         e
                 (1830-1909) et Antonin Proust (1832-  La Saint-Maixentaise, hymne de l’E.M.I.
                 1905) obtiennent l’installation de l’école  composé par Eugène Gouly, élève
                 qui se trouvait auparavant au camp  officier, à cette période, sur une
                 4
   1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11