Page 30 - Force Noire
P. 30
Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:41 Page 28
c
s
a
e
L Les Malgaches s
e
h
M
l
a
g
34 386 combattants malgaches servent au sein de 20 bataillons de tirailleurs malgaches et de 21 bataillons d'étape au cours de la Grande Guerre. Quelque 10 000 tirailleurs
malgaches sont notamment affectés dans l'artillerie lourde. Unité la plus titrée, le 12e bataillon de tirailleurs malgaches obtient trois citations à l'ordre de l'armée et la four-
ragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918. 2 368 Malgaches meurent pour la France au cours du conflit. 5 535 Malgaches sont également recrutés
comme travailleurs indigènes au cours de la Grande Guerre.
t
s
s
d
é
a
'
i
p
e
s
r
o
u
i
r
e
n
o
t
a
n
c
i
s
t
u
x
e
a
e
L Le Comité d'assistance aux troupes noires s
o
C
m
Créé le 24 mars 1915, le comité d'assistance aux troupes noires compte parmi ses membres les plus actifs le général Archinard. Le comité "a pour
objet de venir en aide matériellement et moralement aux auxiliaires noirs de l'Afrique occidentale française combattant dans les rangs de notre
armée” aux tirailleurs blessés, hospitalisés, mutilés ou convalescents, ainsi qu'à leurs veuves et à leurs orphelins. L'action du comité se traduit
notamment par l'achat d'appareils médicaux ou de produits pharmaceutiques, la distribution de tabac, de denrées alimentaires supplémentaires
(" suralimentation des malades ") ou d'origine africaine (noix de cola, arachides, piments…), l'envoi de colis hebdomadaires aux prisonniers dans les camps allemands,
autrichiens, bulgares et turcs (nourriture, médicaments, sous-vêtements chauds) et la distribution de secours. Le comité fait hâter la mise en réforme des tirailleurs
mutilés, facilite leur retour au pays munis d'un pécule et leur obtient parfois un emploi dans l'administration. Le comité remet également un fanion d'honneur à tous
les bataillons de tirailleurs sénégalais cités à l'ordre de l'armée. Il distribue également des instruments de musique pour la constitution de noubas (musiques), des jeux
(" ballon de foot-ball, jeux de massacre, jeux de tonneau, jeux de wali, jeux de dames, etc. "), des publications illustrées, des livres, des cartes murales, des manuels
de vocabulaire ou de traduction. Des appareils cinématographiques et des phonographes sont mis à la disposition des principaux " foyers du tirailleur ".
t
i
e
s
d
g
l
L La gloire des tirailleurs s
a
e
r
o
i
e
l
r
u
a
r
l
i
Le 43e bataillon de tirailleurs sénégalais, titulaire de quatre citations à l'ordre de l'armée, se voit attribuer la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille mili-
taire, par décision n° 150 F du 21 mars 1919. En avril 1919, le 43e BTS, formation constituée pour le conflit, est dissous et le ministre de la Guerre transfère sa
croix de guerre avec quatre palmes et sa fourragère au 1er régiment de tirailleurs sénégalais, ancêtre de tous les bataillons sénégalais. Le 6 mars 1919, le drapeau
du 1er RTS est envoyé en France pour recevoir ces distinctions. Le capitaine Casanova est porte-drapeau, encadré de l'adjudant Abdoulaye Sô et du sergent Dji
Diarra, tous trois vétérans de plusieurs campagnes. Le drapeau du 1er RTS, choisi à la veille de la guerre pour être le gage et le garant des sacrifices demandés aux
Sénégalais et plus généralement aux unités indigènes, est à nouveau retenu pour être le témoin des sacrifices consentis. Après avoir reçu en 1913 la Légion d'hon-
neur, il se voit décerner la croix de guerre avec quatre palmes et la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire. La décision du 28 avril 1919 prise
par le président du conseil et ministre de la Guerre Georges Clemenceau vise à " reconnaître et récompenser les troupes sénégalaises pendant la guerre actuelle ".
L'emploi des Sénégalais par bataillons privant les régiments de récompenses et de fourragères, il est décidé de pratiquer par analogie avec les chasseurs à pied et
leur drapeau unique. Le drapeau du 1er RTS en recevant les quatre palmes et la fourragère du 43e BTS, " unité indigène à laquelle ont été attribuées les plus
hautes récompenses ", devient le symbole du " loyalisme et du courage de nos sujets africains ". En 1960, lors de l'indépendance, l'armée sénégalaise nouvelle-
ment créée adopte le port de cette fourragère pour marquer sa filiation avec les Anciens tirailleurs et conserver le souvenir glorieux de leurs unités. C'est ainsi que
la fourragère portée par les cadres et les tirailleurs des 43e BTS et 1er RTS est encore portée aujourd'hui par les personnels des forces terrestres, aériennes et mari-
times du Sénégal.