Page 22 - L'Armée sur les planches
P. 22
nous est parvenu sous le nom de Ghost tape number 10 . Dès la
9
Renaissance, les compositeurs ont tenté de reproduire l’ambiance
et les bruits des champs de bataille. Clément Janequin (1485-1558),
avec La Guerre écrite peu après la bataille de Marignan (1515) fait
reproduire par la voix le fracas métallique des armes. Plus tardivement
(début du baroque), Claudio Monteverdi (1567-1643), dans son
Combat de Tancrède et Clorinde, inspiré de La Jérusalem délivrée de
Le Tasse (1544-1595) sépare la voix qui explique l’action, et les instruments
Prise de Laghouat Sud algérien.
À droite détail. Gouache sur papier, anonyme, 1855. H.73,4; L.109,2 cm. Coll. MSO n°inv.2007.0.1024.1
Cette gouache sur papier représente une scène d’assaut où le clairon sonne la charge.
La musique est présente au cœur de la bataille, le son aigu se faisant mieux entendre que les bruits sourds.
qui appuient l’illustration sonore du récit (galops, combat).
L’arrivée de la poudre noire sur les champs de bataille (Chine vers le
IX siècle – diffusion jusqu’au XIII siècle en Europe) change à la fois le
e
e
paysage visuel et sonore. Les panaches de fumée contraignent les armées
à se doter d’uniformes aux couleurs chatoyantes pour se reconnaître de
loin, et les cliquetis métalliques laissent place aux explosions. La poudre
noire dans des grenades est évoquée comme arme sonore par le Wujing
Zongyao (« Collection des plus importantes techniques militaires », vers
1044).
9
( ) Operation Wandering Soul (Ghost Tape Number 10), consultable avec le lien suivant : https://youtu.be/4d9H_1ygEv8
20