Page 6 - L'Armée sur les planches
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La musique, le théâtre et la danse font partie de ces activités que l’on
retrouve dans le quotidien du soldat. La musique rythme les journées, du
lever au coucher, en passant par la soupe, l’arrivée du général, la revue des
troupes, elle accompagne les armées au plus fort de la bataille, c’est elle qui
bat la générale, sonne la retraite, voire même clôt un conflit, comme en
1918, le clairon Sellier.
Clairon prix de musique, deuxième
moitié du XX siècle. Laiton.
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Coll. MSO n°inv.2007.0.422
Ce clairon a été fabriqué par l’atelier
Robert Martin, atelier créé en 1934.
Appartenant à la famille des cuivres,
il est en laiton. Une pièce de cuir
appelée « porte-main » permet d’éviter
une détérioration occasionnée par les
sudations de la main qui tient l’instrument.
Un cordon enroule la partie inférieure de textile.
Les deux anneaux situés dans l’enroulement permettent
d’accrocher la flamme de l’unité à qui appartient
l’instrument. Ce dernier sert essentiellement aux unités
militaires. La lettre « R » a été frappée sur le pavillon
signifiant la réforme de l’instrument.
La musique, vecteur de cohésion permet aux soldats
de discipliner leur pas, en bel ordonnancement, mais
aussi de s’évader, de dépasser les affres de la guerre. Dans
la boue des tranchées, aux mâles voix des hommes,
se joignent les sons de vièles à deux cordes, fabriquées
à partir de matériaux de récupération. Cette musique
s’élève dans l’air froid du front, transcendant un court
instant le silence qui règne dans la nuit glacée de
Noël 1915, sublimant cette fête passée loin des leurs.
La guerre s’éloigne quelques fugaces instants grâce
à la musique qui fait naître le recueillement et un
moment de joie profonde.
Cordophone à deux cordes.
Bois, métal. Coll. MSO n°inv.2008.37.2
Fabriqué avec des matériaux de
récupération, le cordophone est typique
des instruments de tranchées. Entre
deux montées en première ligne, les soldats
s’occupent et font preuve d’inventivité.
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