Page 22 - Force Noire

Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:41 Page 20

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L Les résistances s
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En Afrique, les résistances face à l'effort de guerre et à " l'impôt du sang " sont diverses et variées. Les résistances " passives " se traduisent par des manifestations de mécontentement, des
pleurs de femmes ; par les fuites individuelles ou collectives de jeunes hommes dans la brousse ; par l'automutilation ; par des désertions - spectaculaires en 1916 - sur le chemin qui mène des
villages aux camps militaires ; par la présentation d'inaptes aux commissions de recrutement ; par la fuite enfin vers les colonies portugaises ou britanniques. Les résistances ouvertes se
traduisent principalement par trois rébellions : la première éclate en avril-mai 1915 dans la région ouest de Ségou, en pays bambara. La deuxième, fin 1915, dans l'ouest Volta, dure neuf mois
et mobilise plus de 2 000 hommes pour en venir à bout. Cette révolte provoque un débat entre Paris et Dakar et le gouverneur Van Vollenhoven obtient une réduction du nombre des
recrutements. En 1917, une nouvelle révolte affecte le nord du Dahomey et contraint Clemenceau à confier désormais la mission du recrutement au seul député noir d'Afrique, Blaise Diagne,
nommé commissaire général, et à le soutenir contre Van Vollenhoven qui, n'étant plus écouté, demande son retour en métropole.
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L La polémique autour de Mangin
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L'antimilitarisme ne disparaît pas avec la guerre. Le général Mangin est l'objet de violentes attaques, comme en témoigne la photocopie de la revue hebdomadaire Le
Rire rouge ci-dessous, datée de 1917. Il est accusé d'être le boucher des troupes noires, employées sans discernement et envoyées au massacre pour préserver les Français.
Les pertes de Sénégalais (entre 21,6 et 22,4 %) sont en fait comparables à celles des métropolitains (22,9 %). Les chiffres démentent la légende de la " chair à canon ".