Page 46 - Force Noire
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             D De la Provence à l'Alsace e

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                                    Venant d'Angleterre, la 2e division blindée du général Leclerc est l'une des premières grandes unités françaises à débarquer sur le sol métropolitain le
                                    31 juillet 1944. En revanche, elle ne compte plus officiellement d'originaires d'Afrique noire. En effet, à la demande des autorités britanniques qui ne veulent
                                    plus de telles troupes sur leur île à la suite, disent-ils, des excès commis par les soldats afro-américains, les Français ont préféré " blanchir " leurs unités, tel le
                                    régiment de marche du Tchad. Cependant, quelques Africains appartenant à des formations d'artillerie ou à des services de la division entrent avec elle dans
                                    Paris le 24 août. Une semaine plus tôt, une imposante armada a déposé sur les côtes de Provence 150 000 hommes des forces alliées, parmi lesquels 40 850
                                    soldats européens et indigènes de l'armée française. Les deux divisions à fort effectifs africains, la 1re DMI - ex-DFL -, la 9e DIC et le 18e RTS mènent des com-
                                    bats décisifs de la libération de Toulon fin août - où le 6e RTS perd 587 tirailleurs tués, disparus et blessés - à celle de Marseille. Pour les opérations de
                                    Provence, les deux divisions comptent 1 144 tués et disparus et 4 364 blessés européens et africains. Puis elles entreprennent la remontée de la vallée du Rhône -
                                    établissant le 12 septembre la jonction avec les forces débarquées en juillet en Normandie -, puis de la Saône pour enfin parvenir dans les Vosges à l'automne
                                    pendant que les BM de la 1re DMI poursuivent jusqu'en Alsace. En mars-avril 1945, les tirailleurs du régiment d'AEF-Somali se battent autour de la poche de
                                    Royan tandis que les bataillons de marche de la 1re DMI reçoivent la reddition des Allemands sur le front des Alpes (Massif de l’Authion).
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             L Le “ blanchiment ”
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            Fort des enseignements de la Grande Guerre au cours de laquelle les unités africaines ont hiverné dans les camps du sud-est de novembre à avril et devant l'hiver rigoureux qui s'annonce, le
            commandement décide à l'automne 1944 de " blanchir " toutes les unités africaines en ligne. Le " blanchiment " s'explique aussi par la crainte d'une insurrection en métropole que pourraient
            tenter certains chefs de la Résistance contrôlant des centaines de milliers de partisans armés. Le général de Gaulle préfère les voir amalgamés à des unités régulières. Le général Magnan réus-
            sit cette mutation des effectifs et le remplacement des tirailleurs par des jeunes FFI, en particulier originaires des maquis du Jura, du Lomont et du Doubs :  le 4e régiment d'infanterie
            coloniale devient 21e RIC, le 6e RTS, 6e RIC et le 13e RTS, 23e RIC. Séparés de leurs chefs qui les avaient conduits à la victoire et privés de leur paquetage d'origine américaine, les tirailleurs
            vivent difficilement le blanchiment, sentiment que tempère la perspective d'être bientôt rapatriés dans leurs pays d'origine.
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