Page 43 - Force Noire

Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:41 Page 41

e
i
à

s
u
T
i
n
l
a
e
i
t
l

I
'

e
D De la Tunisie à l'Italie

a
l
De fin novembre 1942 à avril 1943, le 15e RTS et des éléments d'artillerie servis par des Africains combattent contre les Allemands en Tunisie. Entre-temps, l'Afrique du Nord est devenue un
immense camp où les grandes formations de la France combattante sont mises sur pied, s'équipent et s'instruisent avec du matériel américain. Initialement, il est prévu de constituer deux divi-
sions d'infanterie coloniales : la 9e avec les ressources d'Afrique du Nord et la 10e avec celles d'AOF. La 9e DIC est ainsi créée en 1943 avec les 4e, 6e et 13e RTS, des unités blindées, d'ar-
tillerie, du génie et des services. Mais la 10e DIC, dont les éléments sont transportés de Dakar à Casablanca par le Pasteur, doit être dissoute peu après son arrivée afin de constituer les unités
d'appui ou de soutien nécessaires. C'est ainsi que le 16e RTS disparaît pour combler les pertes subies en Italie par les bataillons de marche de la 1re DFL, le 17e RTS devenant
régiment du génie et le 18e RTS passant à la réserve générale. Les transports par mer depuis Dakar se font sans incident, hormis le torpillage du Sidi Bel Abbès au large d'Oran le 20 avril 1943,
causant la perte du 1er bataillon du 4e RTS. En avril 1944, la 1re division de marche d'infanterie, ex-1re DFL, débarque à Naples et rejoint le corps expéditionnaire français d'Italie. Ses bataillons
africains - BM 4, 5, 11, 21 et 24, les pionniers du 8e RTS et les artilleurs participent à cette dure campagne qui les mène au-delà de Rome en juin. Le 17, ce sont les tirailleurs de la 9e DIC qui
contribuent à la prise de l'île d'Elbe, subissant de lourdes pertes : 76 tués et disparus, 122 blessés pour le seul 13e RTS. À l'issue de la revue des troupes qu'il passe à Dakar le 29 janvier 1944,
le général de Gaulle déclare dans son ordre du jour : " L'AOF reprend sa vieille tradition guerrière. " Peu après, il ouvre les travaux de la conférence de Brazzaville. On y pose le principe qu'en
échange de la part qu'elles prennent dans la lutte contre l'Axe, les colonies méritent une évolution de leur statut, mais toujours dans le cadre d'une union avec la France. Il est indéniable que de
telles promesses, qui ne sont pas sans rappeler celles de la mission Diagne en 1918, encouragent nombre de jeunes Africains, en particulier dans les grands centres, à s'engager.