Page 41 - Force Noire
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L'appel du général de Gaulle à poursuivre la guerre entraîne le ralliement à la France libre, dès août 1940, des territoires d'AEF : Tchad, Cameroun, Oubangui-Chari, et plus tard Congo et Gabon.
Obéissants à leurs chefs, les tirailleurs les suivent et rejoignent les gaullistes. Ainsi, le commandant Delange se range avec son bataillon sara aux côtés des Français libres et forme au Congo le
bataillon de marche n° 1, ou BM 1, premier d'une série de seize bataillons de marche dont les tirailleurs se battent sur tous les théâtres d'opérations de la France combattante jusqu'en 1945, sans
oublier artilleurs, sapeurs, télégraphistes, conducteurs, personnel des formations sanitaires... Le BM 2 de l'Oubangui-Chari s'illustre au siège de Bir-Hakeim de mai à juin 1942 et il est indénia-
ble que le retentissement donné à cette bataille - à laquelle contribuent pour plus de moitié des unités de la coloniale - permet enfin au général de Gaulle d'obtenir une certaine légitimité auprès
des Alliés. Le BM 3 du Tchad combat en Érythrée en 1941 tandis que le BM 4 du Cameroun est engagé en Abyssinie en juillet 1941, rejoignant au Levant le BM 2 et le BM 5 du Tchad venant
de participer à la campagne de Syrie, où leur ont été opposés d'autres tirailleurs restés, avec leurs chefs, fidèles au maréchal Pétain. À la suite de ces combats, conclus en juillet 1941, quelques
centaines d'Africains rejoignent la France libre. Le BM 1 donne alors naissance au BM 11 qui, en octobre 1942, se retrouve devant El-Alamein avec le BM 5, bientôt rejoint en Tunisie par le
BM 4. C'est peu après que les BM 21 et 24, constitués avec des tirailleurs d'AOF ralliés à Djibouti en novembre 1942, rejoignent la 1re division française libre qui va se constituer. En outre,
des tirailleurs partis du Tchad accompagnent la colonne Leclerc lors des raids à travers le désert, marqués par la prise de Koufra en mars 1941 et des opérations de la Force L en Tunisie en 1943.
Clairon BM 2