Page 49 - L'Armée sur les planches
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prennent place sous les kiosques à musique nouvellement installés dans
de nombreuses villes. Sous ces édifices caractérisés par leur ouverture, les
formations musicales militaires jouent des marches mais aussi des airs à
la mode, des ouvertures d’opéra ou d’opérette récemment composés. Avec
ces représentations, les orchestres militaires deviennent de véritables
acteurs de la vie culturelle des villes de garnison, à l’instar de la musique
du 114 régiment d’infanterie à Saint-Maixent-l’École.
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L’orchestre militaire est particulièrement apprécié du grand public
sous la III République où de nombreuses productions musicales tissent
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un important lien entre les garnisons et la population des villes qui les
accueillent. Le goût pour la musique militaire influence les pratiques
musicales civiles, avec la création de sociétés civiles de musiques de plus
en plus importantes qui s’approprient les codes de la musique militaire,
principalement le port de l’uniforme, les drapeaux et bannières, ou encore
un système de médailles et de récompenses obtenues lors des concours
orphéoniques. Du point de vue des performances, la qualité des sociétés
civiles est souvent comparée à celle des formations militaires qui font
figure de modèle, comme le relaie la presse de l’époque. On peut par
exemple lire dans Le Journal du Maine-et-Loire du 24 août 1875 un article
consacré à la performance de la Société Sainte-Cécile dont la qualité lui
permet de « rivaliser avec les meilleures musiques militaires ».
Ainsi, que ce soit au quartier, pour accompagner le cérémonial
militaire ou lors de représentations dédiées au divertissement, la musique
militaire a marqué, au fil des époques, le paysage national français.
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Chorale de la 166 promotion de l’ENSOA.
Coll. ENSOA
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