Page 45 - L'Armée sur les planches
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Du quartier
au kiosque à musique
Capitaine Adeline Poussin
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Depuis des temps très reculés, la musique accompagne les soldats
aussi bien dans des situations guerrières qu’au quartier où elle contribue
à la structuration du temps de service, notamment par l’utilisation de
sonneries.
En France, le plus ancien document précis sur les musiques
d’ordonnance remonte à 1588. Il s’agit de l’Orchésographie de Thoinot
Arbeau. Avant qu’ils ne soient codifiés, ces signaux étaient appelés
« bruits de guerre ». D’abord destinée au champ de bataille, la musique
d’ordonnance intègre peu à peu le quartier et le cérémonial militaire.
Compte tenu de leur importance grandissante, les sonneries et batteries de
l’armée française ont été consacrées par les ordonnances royales de 1754,
1764 et 1766. Cette dernière est particulièrement importante puisqu’elle
initie une fixation des sonneries : « Toutes les différentes sonneries
étant réglées et jointes à la présente ordonnance, les commandants des
provinces et des places tiendront la main à ce qu’on ne s’en écarte en aucun
point ». En lien avec l’essor de la musique d’ordonnance, Louis XV donne
l’impulsion nécessaire à la création d’une école de trompettes au sein de
l’Hôtel royal des Invalides en 1731.
La trompette apparaît comme l’instrument privilégié de la musique
d’ordonnance, au moins depuis le Haut Moyen-Âge, bien que sa facture ait
évolué au fil des âges. La trompette de cavalerie qu’on connaît aujourd’hui
a été adoptée en 1803 par « l’ordonnance de trompettes pour toute la
cavalerie légère ».
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