Page 15 - Force Noire
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Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:41 Page 13
Sur la tenue modèle 1889, les tirailleurs portent des écussons de drap bleu foncé sur lesquels deux lettres en drap écarlate découpées à l'emporte-pièce identifient leur unité. Les tirailleurs
sénégalais (TS) sont les premières unités levées dès 1857. De façon éphémère, dans les années 1890, des compagnies ou bataillons portent des noms particuliers : tirailleurs haoussas (TH),
tirailleurs gabonais, soudanais, avant d'être tous dénommés tirailleurs sénégalais. Seuls les tirailleurs malgaches (TM) gardent jusqu'à la fin leur identité propre, en ayant absorbé les
tirailleurs sakalaves.
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L La Force Noire
Le reproche fait aux coloniaux de se détourner de la Revanche en partant à la conquête de l'Empire les oblige à réduire la présence des Européens en Afrique et à faire davantage appel aux indi-
gènes. Les plus clairvoyants comprennent qu'ils doivent faire plus et que les colonies ne se justifient que par la métropole. Mangin envisage de recruter annuellement une force de
8 000 hommes pour disposer de 40 000 hommes, voire 120 000 par la suite. Il développe ses idées dans un livre publié en 1910. La force noire ne voit pas le jour, mais les effectifs sont
augmentés : les Sénégalais sont 30 000 en 1914.
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L La tenue avant 1914
La tenue portée aux colonies avant 1914 est de couleur bleu marine, les tresses des manches, du col et les passepoils jonquille, les galons de grade rouge ou or. Au col, deux écussons de drap
noir fixés par des agrafes portent les lettres TS (TH ou TM) en drap rouge. Outre cette tenue de drap, les tirailleurs disposent d'une tenue de toile kaki, de même coupe et avec les mêmes
tresses jaunes. La ceinture rouge se porte dessus ou dessous. La tunique revêt la forme de celle de l'infanterie coloniale avec le col abaissé. Les culottes sont serrées au-dessus du genou. Les
molletières de forme triangulaire sont en toile bleu ou kaki selon la tenue portée. Les tirailleurs délaissent les brodequins et préfèrent les sandales. Depuis sa mise en service par le colonel
Négrier, la cartouchière de poitrine (ou cartouchière Négrier) est une poche de toile destinée à mettre les paquets de cartouches supplémentaires, plus à portée
de la main que dans le sac. Au lieu du sac rigide, le tirailleur porte ses effets dans une toile de tente roulée, retenue aux épaules. La façon de porter le fusil, de la main gauche, par l'extrémité
du canon et en arrière des épaules est caractéristique des tirailleurs sénégalais.
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L La tenue modèle 1914
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Cette tenue, composée des " effets spéciaux aux militaires sénégalais de l'Afrique du Nord ", comprend un paletot croisé et une culotte en molleton bleu
foncé, un collet à capuchon du modèle des zouaves en drap gris de fer bleuté et une paire de bandes molletières en laine bleu foncé. L'ancre prend la
place des lettres TS sur le collet chevalière. La chéchia, la ceinture de laine écarlate et les équipements de cuir noir, avec notamment le ceinturon
modèle 1870 à boucle à un ardillon propre aux troupes coloniales, sont conservés de l'ancienne tenue. Le paletot est ici dépourvu de la tresse jonquille
qui borde le collet et dessine les parements en pointe. Avec leur arrivée en métropole, les tirailleurs abandonnent les sandales pour porter les brodequins.
La tenue bleu marine est encore portée en 1915, notamment aux Dardanelles.
Le départ par Clapiès