Page 22 - Exposition sur le Maréchal FOCH et le valeureux corps des Sous-Officiers
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durant les batailles de 1914-1915, car ils sont peu acclimatés aux conditions météorologiques
des territoires nord-est français. Ces sous-officiers indigènes sont promus tardivement au feu :
7 ans pour être sergent et 12 ans pour être adjudant (assez rare, dans les régiments de tirailleurs
et de spahis).
Le 29 avril 1917, le poste d’adjudant-chef indigène est créé dans chaque bataillon indigène.
Ils deviennent précieux dans la liaison entre le commandement français et la troupe de différentes
ethnies.
Bilan de la guerre et statistiques
La Grande Guerre marque une véritable rupture par rapport aux conflits antérieurs. Les
pertes militaires françaises s’élèvent à 1 400 00 millions de soldats tombés au champ d’honneur
et 4 300 000 de blessés. Cette hécatombe sans précédent touche également le valeureux corps des
sous-officiers de l’armée de Terre française. Durant ce conflit, 110 000 sous-officiers sont tués sur
792 000 mobilisés (8 fois plus qu’en 1870) et 260 000 sont blessés. Les sergents payent un lourd
tribut avec 82 500 tués (76 %) et les adjudants également avec environ 14 000 tués (13 %). Les
sous-officiers représentent
alors 7,63 % des pertes
totales de l’armée
française contre 3,1 %
pour les officiers. Il existe
néanmoins des différences
dans les pertes par arme
d'appartenance. L'armée
d'Afrique est la plus
touchée avec 11,8 % des
sous-officiers tombés au
champ d'honneur contre
7,5 % pour l'infanterie
métropolitaine d'active.
Autochrome de léon Grimpel sur la Fête des Drapeaux à Paris le 14 juillet 1917 C'est dans l'infanterie
où était présent le 114 RI. que les pertes sont les plus
e
Collection Société Française de photographie lourdes (90 000 sous-
officiers tombés au champ d'honneur), contre 10 000 dans l'artillerie, seconde arme la plus
meurtrière pour les sous-officiers. De plus, 2 576 sous-officiers/élèves-officiers formés à l’École
militaire d’infanterie de Saint-Maixent sont tués à l’ennemi, ainsi que 3 937 militaires du 114
e
régiment d’infanterie et de tradition des Deux-Sèvres. La Grande Guerre fait 800 000 veuves
et 1 100 000 orphelins français, dont certains enfants de troupe qui alimenteront 1/3 du corps
des sous-officiers (1900-1940). Depuis le 2 avril 1915, sur les 8 millions de français mobilisés,
1,2 millions de Croix de guerre 1914-1918 sont décernées à l’épreuve du feu, avec un total de
2 065 000 citations dont 60 000 à l’ordre de l’armée et 400 000 Médailles militaires.