Page 39 - Force Noire

Catalogue Force Noire 64p 30/07/07 10:41 Page 37

i
s
i
M
e
r

s
L Le Missiri i
Les tirailleurs venus d'Afrique construisent au camp de Caïs une mosquée soudanaise, inspirée de celle de Djenné, dans la moyenne vallée du Niger. L'initiative en revient au
capitaine Abdel Kader Mademba, appuyé par le colonel Lame, alors commandant d'armes. Plus que d'un lieu de culte (la majorité des tirailleurs étant alors animistes et non pas
musulmans), il s'agit avant tout de construire un monument prestigieux, comparable à la pagode, objet de fierté pour les tirailleurs sénégalais, et de recréer une ambiance propre à
guérir le " mal du pays ". Le Missiri (mosquée en langue bambara) commencé en 1928 est achevé en 1930 et son environnement - une pinède de pins parasol - a été agrémenté de très réalistes
cases africaines et de termitières plus vraies que nature. Construite en béton armé, peinte en ocre rouge et propriété du ministère de la Défense, la mosquée soudanaise a été inscrite sur la liste
complémentaire des monuments historiques le 18 juin 1987.
u
s
l
a
e

P
l
"

a
r
F
n

e
c
a
r
G
n

e
d
d
b
o
l
i
a
L La mobilisation de la " Plus Grande France " "
m

i
i
o
n
t

s
a
Devant le risque d'une guerre avec l'Allemagne qui s'annonce dès 1938, la République relance les slogans de 1914 : ceux d'une France impériale de 12 300 000 kilomètres carrés, peuplée de
110 millions d'habitants. Au slogan " Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts " font écho les déclarations de Georges Mandel, ministre des Colonies : " S'il en était besoin,
nos colonies pourraient lever 2 millions de soldats et 500 000 travailleurs. " Les contingents indigènes sont essentiels au futur effort de guerre. Une intense campagne de recrutement et de rap-
pel des réservistes permet d'acheminer vers la France, de septembre à mars 1940, plus de 38 000 soldats africains, tandis que 20 000 autres attendent leur embarquement en Afrique du Nord.
8 divisions d'infanterie coloniales - DIC - sont ainsi mises sur pied, comprenant 9 RTS. En 1940, 78 000 combattants, 63 300 Africains et 14 700 Malgaches, sont dans la zone des armées,
répartis le plus souvent au sein de régiments d'infanterie coloniale mixte sénégalais. Une seconde vague de renfort - que la défaite ne permet pas d'acheminer - était prévue, forte de 159 000
hommes pour la métropole, 20 000 pour l'Afrique du Nord et 9 000 pour le Levant. Pendant la " drôle de guerre ", comme en 1914, les camps de Fréjus, Rivesaltes et Souge, près de Bordeaux,
accueillent des milliers d'Africains, Malgaches et Indochinois.
Jeu de dames du soldat
Le 24e RTS en mai 1940
par J. Ernotte
Demba et Dupont pendant la
campagne de France