Page 36 - L'Armée sur les planches
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À l’origine, festivité interne, le Triomphe devient une manifestation
officielle vers 1889, à laquelle les invités sont admis à partir de 1896. Il
comprend plusieurs temps, dont un de spectacle. « La revue de fin de stage,
en vers ou en prose, est l’occasion attendue pour les élèves de s’égayer aux
dépens de l’administration – la Strasse –, des professeurs – les Pendus – et
des instructeurs du cadre – les Voraces. » En ne s’adressant plus aux seuls
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initiés qui comprenaient les allusions mais à un public profane, les revues
perdent leur côté potache sans cesser d’être divertissantes. Celles montées
dans l’entre-deux-guerres montrent cette évolution .
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L’École militaire d’infanterie et des chars de combat suit la même
voie. La revue de la promotion du Djebel Sagho, en 1934, par exemple,
semble prendre le chemin de l’irrévérence avec son titre « Chacun pour
son grade », mais reste très sage et se termine par un conseil adressé au
public en musique :
Amusons-nous
Moquons-nous d’tout
Ce soir tout’ l’École est en fête
Amusons-nous
Comme des fous
Ce soir la promo critique tout.
Nous ne sommes pas ici
Pour trouver un maxi
Nous voulons simplement
Porter un jugement.
Amusez-vous
Imitez-nous
Ce soir tout’ l’École est en fête.
Amusez-vous
Écoutez-nous
Ce soir la revue permet tout.
( ) Colonel Michel Camus, Histoire des saint-cyriens, 1802-1980, Paris-Limoges, Charles-Lavauzelle, 1980, p. 169.
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( ) « Programme du Triomphe de la promotion du Maréchal Gallieni, 1929 », ibid., p. 240.
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