Page 40 - L'Armée sur les planches
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Aux XVII et XVIII siècles, héritage des traditions anciennes, les
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danses de cour favorisent les rencontres au sein de la noblesse. Les danses
populaires existent de leur côté de sorte que les sociétés ne se mêlent
pas dans cette pratique. La dimension artistique éxiste également aussi
au travers du ballet-théâtre comme l’a conçu Molière par exemple. Cette
reconnaissance de la dimension sociale se traduit par la création des
compagnies de cadets gentilshommes par Louvois avec un élargissement
du cercle des apprentis : la danse est mise au programme au même titre
que la lecture et l’écriture, les mathématiques et le dessin, les armes et la
voltige. Pour mémoire, si Louis XIV est un roi conquérant qui repousse
les frontières du royaume de France, il est aussi reconnu comme danseur
de grand talent et par là-même participe profondément à la définition
de la danse classique comme art à part entière. Louis XV, au pouvoir,
eut le souci de poursuivre cet enseignement lors de la création de l’École
militaire.
Cette dynamique est reprise lors de la
création des écoles militaires en province
même si peu de documents l’attestent,
tout en rappelant que chaque régiment
est en charge de son recrutement. Les
arquebusiers de Grassin, corps de troupe
français créé par l’ordonnance royale du
1 janvier 1744, précise ainsi que « les
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volontaires, étant tous gens de famille qui
vivent ensemble, leur service est agréable :
ils ont les mêmes maîtres d’armes, de
danse et autres exercices que les cadets
gentilshommes que le Roy entretient dans
ce régiment ». Si au départ seulement 4
sur 29 proposent cette discipline, une
er
Marmont à Dubrovnik. ordonnance datée du 1 juillet 1788
Carnet de bal. tend à la généraliser dans l’infanterie
Fonds documentaire du MSO.
L’élégance des tenues du Premier Empire en indiquant l’importance de l’existence
continue à faire rêver. La finesse des d’une salle de danse : « Le commandant
illustrations du carnet de bal du corps pourra aussi favoriser, pendant
du 20 juillet 1935, donné à l’occasion
er
du baptême de la promotion Alexandre I , l’hiver, l’établissement d’une salle d’escrime
montre bien le côté prestigieux de ces et de danse, pourvu qu’elle soit toujours
événements qui rythment la vie mondaine de
la ville de Saint-Maixent-l’École. dans l’enceinte du quartier, et soumise à
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